VINCENT BINANT

À travers la vitre du bateau, une étendue d’eau infinie et scintillante, énigmatique et indifférente dont les vagues se perdent à l’horizon sous un ciel d’acier parsemé de nuages épais, ouvre le voyage solitaire vers une quête inconnue comme une promesse d’aventure et d’incertitudes.
Le souffle du vent marin, apporte avec lui une certaine mélancolie, celle de ceux qui voyagent sans savoir vraiment où la route les mène.
Chaque vague faisait écho à l’immensité des dunes rencontrées bientôt.
Le paysage change mais l’essence reste la même, un monde de calme, de lenteur, où le silence murmure des secrets lointains.

Une étroite ligne d’asphalte solitaire serpente et fend le désert à perte de vue, elle s’étire vers l’horizon entre les collines silencieuses et les vastes plaines arides.
Les pylônes centenaires se succèdent et se dressent comme des silhouettes perdues, témoins muets d’un monde figé guidant le regard vers l’infini.
Sous un ciel impassible, les montagnes se dressent, les dunes s’étirent, le soleil brûle, la chaleur danse et chaque virage révèle un paysage sculpté par le vent dessinant de longues vagues sans fin.

Un vieil hôtel se dresse en retrait, vestige d’une époque révolue, refuge isolé au milieu de nulle part qui semble germé comme un mirage.
un bâtiment solitaire aux couleurs délavées, battu par les vents et marqué par les années, perdu dans cet environnement austère.
Tout ici semble suspendu, figé dans une atmosphère entre rêve réalité.
À l’intérieur, l’air est lourd de chaleur et de silence.
Le décor est simple et usé par le temps, les rideaux à demi fermés tamisent une lumière douce et rasante illuminant les pièces d’une teinte dorée qui éclaire des tables couvertes de nappes à carreaux.
Le silence, seulement perturbé par le craquement du bois et le tic-tac d’une vieille horloge qui ne dicte plus vraiment les heures. Ici, le temps se dilate, s’étire au rythme des jours qui se succèdent sans hâte.
Des lettres oubliées traînent sur une étagère, couvertes de poussière, écrites par des mains inconnues et adressées à personne.

L’immense tableau de sable et de roches sculptées par le temps semble sans fin, chaque recoin révèle une palette de couleurs changeantes, des bruns poussiéreux, des ocres éclatants et des ombres profondes qui s’allongent à mesure que le soleil descend, le désert, dans toute son austérité, devient alors un territoire à apprivoiser où le vent soulève parfois des nuages de poussière, rendant le paysage mystique et irréel.

La solitude du voyageur avec cette vaste mer de poussière pour seul compagnon invite alors à l’introspection face à cet horizon sauvage où le sable est roi et l’étendue sans loi rappelant la grandeurs de lentes aventures lointaines chargées de mystères, d’oubli et de secrets en silence.

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